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ville2casablanca.on.ma savoir tout ou presque sur la ville de casablanca
3 octobre 2010

Les styles d'architecture a casablanca

Néoclassique
Langage architectural du XIXe siècle européen pour quelques immeubles du centre ville où l’on peut observer colonnes, balcons, loggias, ornés de décorations florales, de guirlandes, de médaillons sculptés.

Néo-mauresque
Sont concernés principalement les premiers bâtiments importants construits en dehors de l'ancienne médina, plutôt inspirés des réalisations d'Afrique du Nord au XIXe siècle (Algérie, Tunisie), comme l'hôtel Excelsior, caractérisés par l'emploi des arcs brisés, des azulejos (carreaux de faïence) sur les façades, des pergolas, des tuiles vertes sur les toits et les auvents.

Les bâtiments publics
Ils reprennent les éléments décoratifs de l'architecture traditionnelle : arcades, frises et panneaux recouvert de zelliges, tuiles vertes, plafond en bois, pierre sculptée. Cependant ils se détachent nettement du style néo-mauresque par la simplicité de leurs volumes et leur conception rationnelle. Ce style sera recommandé par les autorités du Protectorat, en particulier, par le Général Lyautey très attaché à "la sobriété extérieure" des constructions locales.

 

Immeuble Assayag 1930 Marius Boyer

 


Style Art Déco : exposition des Arts Décoratifs de 1925

Les formes et le décor deviennent géométriques, stylisés, débarrassés des ordonnances classiques et des ornementations réalistes. Les zelliges seront utilisés à la place des carreaux de céramique qui recouvrent les bâtiments de la même époque en Europe.

Style fonctionnaliste
Le mouvement moderne issu du cubisme connu à travers le constructivisme en URSS, puis le BAUHAUS en Allemagne, est présent à Casablanca dès les années 20. Ces bâtiments aux façades dépouillées façonneront l'image moderne de la ville.

 

 

Pourquoi faut-il établir d’urgence un plan national de sauvegarde du patrimoine architectural de Casablanca ? Casablanca s’est construite entre 1910 et 1960 (1). Cette cité, pensée dès le départ comme une métropole, constitue aujourd’hui, de facto, "un livre ouvert où l’on peut lire toute l’histoire de l’architecture de la première moitié du XXème siècle" (2).

Autrement dit, Casablanca offre aux yeux de ceux qui veulent bien la regarder une grande concentration des styles et courants architecturaux internationaux en vigueur durant cette période. La plus grande concentration au monde, de l’avis des historiens de l’architecture. Certes, on construisait, à la même époque et de la même manière, ailleurs. Il existe bien des bâtiments, des quartiers même parfois, Arts-déco ou Bauhaus, à Vienne, Bruxelles ou Chicago. Mais pas une métropole entière à l’instar de Casablanca. C’est une question d’échelle.
De quels styles s’agit-il ? Que trouve-t-on à Casablanca ?

Un brin de néomauresque qui nous est venu d’Algérie via les premiers occupants, des militaires évidemment. On peut citer les bâtiments de la Marine Royale, face au port. Les anciens abattoirs de la ville - aujourd’hui vides, dans l’attente d’une prochaine conversion -sont également un bel exemple représentatif de ce néomauresque au charme un tantinet anecdotique.
Un certain nombre d’immeubles - et quelques villas rescapées - sont de type dit néoclassique. Appelé aussi "pâtisserie Louis XVI", en raison de sa surcharge décorative (colonnes doriques à l’entrée et aux balcons, lourdes grappes de raisin et autres masques de Bacchus sculptés en façade, …), il nous est venu tout droit de la Côte d’Azur et autre Riviera italienne (Cannes, Biarritz, …). On en voit pas mal d’exemples boulevard Mohammed V.

Développé avec bonheur dès les années 20, c’est évidemment le style Arts-déco qui va le mieux marquer la capitale économique du royaume. Façades blanches et volumes cubistes (terrasses, bow-windows, angles travaillés) jouent savamment de l’ombre et de la lumière. Le décor s’épure et se géométrise. La rencontre entre l’Arts-déco et les arts décoratifs traditionnels marocains va donner naissance à de purs chefs-d’œuvre, notamment les bâtiments administratifs comme l’actuelle Wilaya, le Tribunal, la Poste, Bank Al Maghrib, le Consulat de France, etc. A propos de ces derniers bâtiments, on parle également de style "officiel", celui qu’a voulu le très esthète Lyautey.

Bientôt, dès les années 30, une architecture fonctionnaliste, épurée à l’extrême, déploiera ses blancs vaisseaux - on parle d’architecture paquebot - sur la ville. L’immeuble Liberté (le fameux 17 étages) en est un des exemples les plus élégants, les plus frappants. Silhouettes élancées, façades en courbes, minimalisme, fonctionnalisme, perspectives audacieuses, impression d’espace, jeux de lumière, …, impriment à la ville ce côté "Amérique" qui n’a pas manqué frapper les esprits contemporains.

Les années 50 et 60 donneront encore à Casablanca une certaine architecture brutaliste, à relents organiques, glorifiant le béton. Voir la Villa Zevaco, au bout du boulevard d’Anfa.
Il faut bien admettre qu’à partir des années 70, à de rares exceptions près, on ne construit plus très bien à Casablanca. Des savoir-faire se sont perdus. La créativité n’est plus au rendez-vous. Nous ne sommes plus dans le coup. Espérons que les nouvelles générations renoueront avec le formidable élan architectural qui a longtemps été la force de Casablanca - élan décrit en long et en large par les revues d’architecture internationales de l’époque.
En attendant, sauvons le patrimoine architectural de Casablanca. La sonnette d’alarme a été maintes fois tirée: la négligence et la spéculation vont rapidement venir à bout de cet incroyable capital que possède notre cité.

Rendre aux Casablancais et aux millions d’étrangers qui transitent par Casa - la ville totalise le plus fort taux de nuitées du pays, on l’oublie, loin devant Marrakech - un centre ville blanc avec des façades ravalées, des trottoirs débarrassés, des commerces coquets, une circulation fluide, …, suffirait pour placer notre métropole parmi les dix ou vingt plus belles villes du monde. Nous sommes beaucoup à en être persuadés. La tâche n’est certes pas aisée. Elle n’est pas insurmontable. L’Agence urbaine de Casablanca, la Ville et le ministère de la Culture doivent en faire une priorité. Il y a urgence. Le jeu en vaut la chandelle.

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